Interviste  •  La Chambre

Interview: Rencontre avec Annie Rea

Rencontre avec Annie Rea, Conseillère consulaire de la deuxième circonscription d'Italie (Italie du Nord)

Les élections consulaires de mai dernier ont révélé une nouvelle génération d’élus aux origines et aux parcours singuliers.

Voici la rencontre avec Annie Rea, Conseillère consulaire de la deuxième circonscription d’Italie (Italie du Nord)

 

Français à l'étranger : Quels sont les grands enjeux de votre circonscription et comment entendez-vous conduire votre action ?

Annie Rea : C’est parce qu’ils se sentent proches géographiquement de la France que les Français résidents en Italie du Nord s’affranchissent de l’inscription au registre Consulaire. Seuls 20.000 inscrits, alors que l’on estime à 40.000 la présence française. Le besoin se fait moins sentir que dans certains pays éloignés où il est naturel de se rapprocher du Consulat.

Malgré cette proximité et les similitudes du corpus juridique et social entre les 2 pays, l’étendue des problématiques rencontrées par nos ressortissants reste entière et complexe.

Un des enjeux est d’inciter nos compatriotes à s’inscrire au Registre Consulaire afin de pouvoir les « toucher » pour les informer et les aider, tout l’enjeu étant justement de les aider à ANTICIPER les décisions clés de leur existence. Le manque de visibilité sur les questions de retraite, de droit de la famille, de protection sociale, de fiscalité, de scolarité, de succession, peut conduire à de désagréables surprises et à des situations pénalisantes. Nous les aidons à anticiper en proposant la publication de “capsules” d’experts, de newsletters, de webinar, et à approfondir les problématiques spécifiques avec des experts.

FAE :  Selon vous, quels seront le cadre et les limites de votre champ d’action ?

A.R : Le champ est infini. Pour un Conseiller tout est question de temps et d’énergie que l’on souhaite investir. Indispensable bien sûr de posséder des compétences variées et un réseau relationnel afin de répondre à la diversité des demandes, mais également de s’appuyer sur un réseau d’experts efficaces et disponibles.

FAE :  Pourquoi avez-vous souhaité vous impliquer dans ces responsabilités consulaires ?

A.R : Pétrie à l’entraide et à la solidarité depuis mon enfance en France, j’ai reproduit ce que mes parents immigrés Italiens m’ont inculqué : le sens de l’accueil et le souci des autres, en d’autres termes « se sentir responsable d’une communauté et s’engager pour elle ». Cette nouvelle responsabilité consulaire est la suite cohérente de mes engagements professionnels et bénévoles au service des Français d’Italie depuis près de 30 ans.

FAE : Avez-vous rencontré des difficultés d’intégration dans votre pays d’accueil et quels sont vos liens avec la communauté française présente ?

A.R : Je n’ai pas rencontré de difficulté d’intégration par le fait d’être italienne et de parler l’italien mais les difficultés d’intégration sont bien réelles même en Italie ! Je suis très impliquée dans les différentes associations de la communauté française, engagements sociaux (soutien aux personnes et aux familles) et économiques (soutien au développement des entreprises).

J’ai été Présidente de Milan Accueil pendant plusieurs années à deux reprises et je suis actuellement Vice-Présidente de la Chambre de Commerce française en Italie depuis 6 ans et Secrétaire Générale de CCI France International, le réseau des 125 chambres françaises à l’étranger.

FAE : Aviez-vous précédemment un lien particulier, par exemple familial, avec le pays dans lequel vous avez été élu ?

A.R : Je suis italo-française, de parents Italiens émigrés à Lyon où je suis née. J’ai passé toutes mes vacances scolaires en Italie. Enfant, j’étais animée par le désir de venir un jour m’installer en Italie, un vœu exaucé grâce à mon mari il y a près de 30 ans.

FAE : Quel est votre parcours professionnel ?

A.R : Titulaire de deux masters, en Gouvernance d’entreprise et en Marketing, j’ai toujours privilégié la formation « au long cours ». Spécialisée en management interculturel, je forme et accompagne des dirigeants français et italiens pour décrypter la diversité culturelle des deux pays. J’ai également fondé et anime un club de dirigeants franco-italiens appartenant à un réseau international de 500 clubs, dont le but est de favoriser la croissance de l’entreprise par la formation du dirigeant. Mon action en faveur du rayonnement de la France à l’étranger et en particulier de la relation franco-italienne a été récompensée par l’Ordre National du Mérite.

FAE :  Disposez-vous de la double nationalité ? Ce statut vous semble-t-il présenter un quelconque avantage ?

A.R : La double nationalité présente l’avantage de s’impliquer dans les deux pays et d’exercer son droit
de citoyen. Je transmets également la nationalité italienne à mes enfants qui eux la transmettent
aux leurs, le lien entre la France et l’Italie perdurera toujours.

FAE :  Si vous ne deviez retenir qu’un souvenir heureux… et un autre malheureux de votre vie à l’étranger, quels seraient-ils ?

A.R : Plus qu’un souvenir heureux, je mesure ma chance d’avoir recommencé une carrière à zéro en arrivant en Italie et la joie d’avoir mis au monde mon 3eme enfant sur le sol italien ! Un souvenir malheureux ? aucun ne me vient à l’esprit.

 

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